Chaque année au Mali, le vaste Sahara étend ses frontières de 48 km, tandis que le changement climatique accélère la désertification au Sahel. Il n’est un secret pour personne: l’Afrique de l’Ouest est particulièrement vulnérable face aux conséquences du changement climatique. Des facteurs comme l’augmentation de la fréquence des sécheresses, l’irrégularité des précipitations et la hausse des températures menacent sérieusement la région. Ces précipitations irrégulières engendrent une imprévisibilité, augmentant ainsi le risque de mauvaises récoltes, tandis que les températures croissantes posent des risques pour la productivité agricole et le bien-être du bétail. Ces changements climatiques jettent une ombre inquiétante sur l’agriculture, en aggravant les défis déjà existants.
L’agriculture africaine fait face à de multiples obstacles, de l’érosion des sols aux conséquences du changement climatique. En réponse à ces enjeux intimidants, l’agriculture régénérative (AR) se profile comme une solution prometteuse. Le Sankalp West Africa Summit 2023 a réuni une table ronde animée par des experts et visionnaires de toute la région. Un sentiment d’anticipation palpable se faisait sentir, les participants attendant avec impatience des informations susceptibles de redéfinir leurs stratégies d’entreprise et la vie des agriculteurs.
Madame Hajia, fervente défenseur de l’agriculture, a souligné l’importance cruciale des agriculteurs dans l’alimentation de la planète. Elle a insisté sur la nécessité de changer certaines préconceptions, comme se débarrasser des idées reçues sur les engrais et se tourner vers des méthodes naturelles favorisant la fertilité des sols. Cependant, elle a admis que la transition vers l’agriculture régénérative nécessite des investissements réfléchis et un soutien gouvernemental fort.
Bibi, elle-même entrepreneuse, a partagé ses réflexions sur la validation des pratiques d’agriculture régénérative. Elle a mis en avant l’importance de la connaissance des types de sols, de l’usage judicieux des engrais et du choix des bonnes semences. En tant qu’innovatrice, elle a plaidé pour une approche en chaîne de valeur, favorisant une collaboration et un soutien mutuel continu entre les différents acteurs.
En tant que facilitatrice, Sanne a souligné l’importance des fermes de démonstration. Elle a exprimé sa confiance dans le fait que la présentation de pratiques réussies en agriculture régénérative pourrait en inspirer une adoption plus large. Elle a également souligné le rôle de l’Agri-écologie dans l’amélioration des techniques agricoles et la préservation de l’environnement, et a mentionné la nécessité d’une certification et d’une traçabilité pour les agriculteurs cherchant à accéder aux marchés internationaux.
Au cours du débat, l’auditoire a exprimé son principal défi: sécuriser les ressources financières nécessaires pour intensifier l’agriculture régénérative. Gilbert a partagé ses connaissances sur les schémas de financement existants tels que le Youth Adapt Funding Scheme et le Go Get It Funding Scheme. Reconnaissant que ces programmes ne sont pas accessibles à tous les agriculteurs, il a exposé sa vision pour combler le déficit de financement et trouver des solutions à long terme, respectueuses de l’environnement, qui autonomiseraient simultanément les agriculteurs. Il a souligné la nécessité d’attirer des investissements en accord avec les principes de l’agriculture régénérative.
Les intervenants ont convenu de l’importance vitale de concilier la protection de l’environnement et l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs. La collaboration et l’adoption de pratiques régénératives se sont révélées être des stratégies puissantes pour atteindre à la fois des objectifs environnementaux et économiques.
Le récit de l’agriculture régénérative en Afrique va au-delà de la fertilité des sols ou du succès commercial – il s’agit d’un témoignage de résilience et de collaboration. L’engagement des agriculteurs, la coopération entre les parties prenantes et la réduction du déficit de financement sont des avancées cruciales pour récolter les bénéfices à long terme de l’agriculture régénérative. Avec un engagement unifié en faveur de pratiques agricoles durables, l’Afrique pourrait montrer la voie vers un avenir agricole solide et florissant.
